un matin d'automne
se réveiller dans la nuit
se laisser caresser
par une douce et chaude
lumière
d'automne
compter les feuilles
mortes
voir l'arbre
se dénuder
fièrement nu
face à l'hiver
la promesse
d'une rigueur
tant attendue
j'aime le froid pénétrant
j'aime le sec
j'aime l'orage
et le vent qui chante à
mon oreille
attendre
les longues nuits d'hiver
quand la nuit est maîtresse
quand le froid nous saisit
et dans la rudesse
le froid glacial
prendre plaisir
à fêter
la longue fête
des lumière
le lien du sang
suivre la trace
celle du sang
du sang que je sais être mien
inlassablement chercher
des réponses
dans le sang ou dans le ciel
scruter les visages
pour y trouver l'empreinte
la preuve irréfutable
du lien
j'honore mon père qui est au ciel
tout comme j'honore le patriarche
en ma maison
je sais mon père être
mon père
le même sourire
les même main
dissipe l'immense trouble
celui des origines
je cherche....
sur terre comme au ciel
Eve et Adam
l'homme avide de ripailles
distille son venin
préférant me voir quitter le ciel pour l'ombre
l'un après l'autre
le fruit tendue
pour me faire dévier de ma voie
et pourtant ils le savent
ma vie est ailleurs
dans la lutte
et pourtant ils le savent
je n'ai pas le droit
comment peux tu encore croire
que c'est la femme qui est le vice???...
la rivière séche
dans la gorge de la rivière
il y avait abondance pour tous
dans le feu de la foret
il avait de la chaleur
les plus avides
s'y noyaient
ou s'immolaient
les coeurs d'enfant suivait leur mère
qui leur disait toujours
prends garde mon enfant
"un jour la rivière sera sèche"
l'enfant demandait alors:
"et le feu dans la foret?"
"il mourra de son ardeur"
"mais maman que feront nous quand il n'y aura
ni l'eau
ni le feu?
"nous marcherons alors sans but
le souvenir lourd nous pèsera
nous ne sauront pourquoi nous marcheront
puis la dernières goutte et la dernière flamme
s'éteindront dans nos souvenirs
certains s'éteindront
pendant que d'autres vivront comme
des paillards
la terre tournera alors autrement
impuissante à vivre
sans la chaleurs
de ses enfants préférés
le mirage
on l'a vécu intensément
on a humé son doux parfum
on s'y est cru des éternels
Le bonheur est insouciant
il semblait invincible
il nous portait
haut et loin
croire qu'il est normal d'être heureux
en ignorant le bête tapi dans l'ombre
qui t'arracherait tout
même tes guenilles
celui qui te terrasse
impitoyable et tenace
qui te rappelle qu'il n'est pas normal
d'être heureux
et qui inlassablement déchire
ta chair
dans ce monde
un seul amour
quand la majesté du désir devient bestialité
quand les corps dégoutent le coeur
lquand le désir est crasse
quand il n'y a aucune lueur d'amour
quand le désir manque d'âme
quand dans des corps trompés
s'invite le désir
nos corps jouiront puis s'éteindront
au delà du désir mes sens ont joui
d'une musique ou d'un poème
l'amour des corps s'effrite
l'évidence
l'amour ne peut être que
désintéressé
l'amour il est dans mes yeux
quand je te vois
mon enfant
l'amour ne peut être ailleurs que
dans la profondeur de nos entrailles
triste amour
le malheur veut que
nous aimions nos enfants
plus que ceux ci nous aiment
silences
il y a des souffrances
tellement profondes
qu'elles en étouffent les mots
il y a des terres arides
qui ne rencontre pas la poésie
il y a des seins froids
qui sont les plus lointains
et les plus lourds
des silences
il y des souffrances
qui ne connaissent aucun nom
ma mère
dans la maison de ma mère
il n'y avait ni chaleur
ni bonheur
il y faisait un froid glacial
pour qui avait besoin de tendresse
le coeur de ma mère
était sec et aride
j'y suffoquais
je n'avais pas le droit d'exister
j'y étais l'objet
d'un funeste destin
et pourtant j'ai toujours eu plus envie
de hurler
que pleurer
dans la plénitude de la nuit
dans la nuit profonde mon coeur s'apaise
lorsque la solitude est volupté
n'écouter que le silence
le calme profond d'une ville qui sommeille
vivre loin des mots et des maux
trouver la quiétude
la nuit repose mon coeur comme mon esprit
se retrouver face à soi même
dans la sérénité
vivre pleinement la nuit
j'aime le ventre de la nuit
j'aime vivre dans le dépouillement le plus total
enfin mon esprit est serein