silences
il y a des souffrances
tellement profondes
qu'elles en étouffent les mots
il y a des terres arides
qui ne rencontre pas la poésie
il y a des seins froids
qui sont les plus lointains
et les plus lourds
des silences
il y des souffrances
qui ne connaissent aucun nom
ma mère
dans la maison de ma mère
il n'y avait ni chaleur
ni bonheur
il y faisait un froid glacial
pour qui avait besoin de tendresse
le coeur de ma mère
était sec et aride
j'y suffoquais
je n'avais pas le droit d'exister
j'y étais l'objet
d'un funeste destin
et pourtant j'ai toujours eu plus envie
de hurler
que pleurer